Fuad Kapidzic
De ses peintures surgissent des visages désespérés, des regards absents, perdus, des blessures. Mais aussi depuis peu, des lueurs d’espoir, des renaissances, des couleurs de vie. Dans une autre vie, Fuad Kapidzic était vétérinaire à Sarajevo.
Dès cette époque, la peinture était déjà une passion. En 1992, l’inimaginable se produit. Un pays éclate, d’anciens voisins se déchirent, la guerre détruit villes, quartiers, habitations, peuples. Fuad Kapidzic part à pied et parvient à rejoindre les montagnes et arrive en Croatie. Le répit est bref, la guerre envahit toute la région. Il choisit alors de partir plus loin, en France. Ne pouvant exercer son métier, il se jette alors à corps perdu dans la peinture.
Il crée des collages à base d’affiches publicitaires déchirées dans le métro, et reconstruit un univers à l’image de la guerre qui détruit.
Dès lors, il imagine un esthétisme propre à ses références artistiques et à sa souffrance. Les visages meurtris, les collages déchirés, les paysages de fin du monde, font enfin place à une période d’espoir.
On découvre un monde chaotique mais plein d’espoir à travers des pianos plantés au milieu de nulle part. Des pianos présentés comme des notes artistiques et de vie qui perdurent quand plus rien n’existe, la musique comme remède.
Il y ajoute des écrits comme des notes de musique, la vibration sur la toile. Vibration d’espoir pour arriver enfin à ses dernières œuvres : une abstraction de la reconstruction artistique à travers le chaos. Les touches de couleurs vives sont des notes d’espoir : redonner de la couleur à la vie toujours plus forte.
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